2018 : le gouvernement français, par l’intermédiaire du CCNE (Comité Consultatif National d’Éthique), recueille pendant six mois les opinions des citoyens avant de légiférer à l’automne sur plusieurs grandes questions de bioéthique.
Notre association, la Fraternité blanche universelle, est une des nombreuses composantes citoyennes de l’opinion publique.
Nous sommes des spiritualistes : nous pensons que l’esprit a la primauté sur la matière, que le spirituel façonne le psychique et que le psychique façonne le physique. Nous pensons que l’univers n’est pas le fait du hasard, mais le produit d’innombrables enchaînements de cause à conséquence. Pour nous, la nature matérielle obéit à un ensemble de lois intelligibles et intelligentes qui jouent et s’appliquent dans l’espace et le temps humains.
Comme une grande partie de l’humanité, nous croyons que l’être humain est un esprit qui s’incarne et se réincarne de multiples fois, tissant lui-même son destin d’une incarnation à l’autre. Cette croyance influence évidemment notre réflexion éthique lorsqu’il s’agit de la procréation, l’hérédité, la santé, la vie, la mort, la science, l’évolution de l’être humain…
Pour nous, l’éthique n’a pas à être un conformisme calqué sur l’opinion ambiante, qui varie souvent. Cependant ces variations correspondent à des besoins ou des idéaux nouveaux qui se font jour dans la société et dont il faut comprendre l’essence. L’éthique implique le respect libre et intelligent des lois de la nature, en intégrant avec prudence les chances que la science et ses applications nous offrent, en tenant compte aussi de chaque conscience et chaque situation personnelle. La bioéthique nous semble être une sagesse à trouver pour concilier la liberté des désirs et rêves humains de bonheur avec l’inflexibilité des lois de cause à conséquence. Ces lois, même à notre insu, font de nous des êtres responsables : responsables de nous-mêmes, de nos proches et d’un entourage plus vaste encore.
Quand un gouvernement édicte des lois sociétales, ce n’est évidemment pas pour satisfaire des visées électorales à court terme. Il a le souci d’alléger le fardeau existentiel de certaines catégories fragiles ou délaissées. Il efface ainsi des préjugés, ouvre des possibilités de dialogue, de compréhension, d’épanouissement. Les lois ne sont pas faites pour brimer et asservir. Mais d’un autre côté elles doivent veiller à ne pas déclencher des fléaux imprévus.
Pour nous spiritualistes, le vrai but des lois, comme de l’éducation, c’est d’aider les hommes et les femmes à remplir leur vocation spirituelle à l’intérieur des conditions de leur existence corporelle.
Sur toutes les questions en débat dans les actuels colloques de bioéthique, la Fraternité blanche universelle propose non des positions tranchées, pour ou contre tel ou tel choix de vie, mais une réflexion d’ensemble sur des valeurs philosophiques, telles que la création, le sens de l’existence, les deux principes émissif et réceptif, la liberté, la valeur sacrée de la vie, de la mort, du corps, de la conscience, de l’amour.
Mars 2018
Nous sommes en apprentissage
Sur la terre, nous vivons et travaillons aussi avec d’autres corps plus subtils
La résistance de la matière est un stimulant pour l’esprit
Un double mouvement caractérise l’incarnation de l’esprit humain sur la terre. “Descendre”, c’est accepter de se condenser, de s’envelopper d’un habit de travail comme un plongeur ou un mineur. “Monter”, c’est introduire en soi la subtilité, le détachement et la légèreté. Pourquoi ? Par amour pour la lumière.
Pour la science initiatique toute la nature est vivante, sensible et intelligente, et en particulier l’infiniment petit dans notre organisme, c’est-à-dire nos cellules.
C’est la présence d’un principe spirituel qui maintient la cohésion des milliards de cellules dont les tâches sont si diverses.
Ainsi se produit un va-et-vient perpétuel d’énergies et de conscience : chaque être humain, tout en étant la somme de ses cellules, est aussi par un mouvement inverse leur centre dynamique. Il peut selon ses choix leur donner une impulsion de vie ou les faire dépérir.
Lorsqu’on observe la nature, on voit un foisonnement de faits qui semblent de pur hasard, mais le scientifique s’attache à y distinguer des constantes et à mettre en évidence des lois. La fierté de l’intelligence humaine est d’avoir trouvé et prouvé comment fonctionnent les lois de la nature. Et selon toute vraisemblance, cette recherche aura un champ illimité.
Celui qui contemple la nature s’élève lui aussi au-dessus de la multiplicité. Mais, tout en restant intellectuellement honnête vis-à-vis du réel, dans le filigrane des faits et des formes il discerne d’autres sortes de constantes qui fonctionnent par reflets, par échos, par ressemblances et analogies.
C’est ce type de vision qui fonde la haute poésie, avec ses images et ses métaphores porteuses de révélations. Il est vain de critiquer le raisonnement analogique comme anti-scientifique : c’est une forme de connaissance qui procède par intuition, utilisant des modèles. Les scientifiques eux-mêmes savent la valeur parfois géniale de leurs intuitions…
Dans ses conférences, le Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov a souvent évoqué entre autres une certaine structure géométrique qui se retrouve à toutes les échelles de grandeur dans l’univers.
Le fait de planter une semence, graine, pépin, noyau… révèle qu’on a une croyance et même une foi : on croit à l’existence d’une loi universelle selon laquelle cette semence va germer, croître et reproduire la vie.
Comment travaille l’intelligence de la vie au sein de la graine ?
Et dans le monde humain…
Comment s’explique cette mémoire ?
L’être humain est-il déterminé, est-il libre ?
Omraam Mikhaël Aïvanhov répond à cette question en utilisant la clé de l’analogie : les racines, le tronc, les branches de l’arbre…
Cette vivante analogie va servir à déchiffrer la destinée de trois catégories d’êtres :
Pourquoi toutes les sagesses conseillent-elles d’être vigilant ?
Tout acte (le mot sanscrit « karman » signifie d’abord : acte) provoque, dans cet « océan », des « ondes » qui se propagent, se heurtent aux limites d’un univers donné et reviennent vers l’auteur de l’acte, en vertu de la loi de l’écho ou du choc en retour.
L’éthique, discipline qu’une collectivité se choisit volontairement, a donc des visées à plus long terme que le plaisir immédiat des individus ou les satisfactions du conformisme.
La vigilance est le fondement de notre liberté
Une époque qui s’achève s’était donné pour tâche de désacraliser, démythifier, désenchanter, déconstruire. Le constat est navrant : cette vision-là nous ferme le monde, l’âme y étouffe.
Quelle clé maintenant va nous libérer ?
Une prise de conscience. La conscience que tout est don et cadeaux mutuels, circulations, osmoses, transfusions, échanges d’énergies avec la nature, avec les êtres, avec le cosmos.
Et même les actes les plus « physiques » du premier au dernier jour de notre vie, respirer, manger, boire… : si nous les accomplissons comme de vrais échanges, ils nous apportent un élargissement merveilleux, une libération.
Échanges avec l’air
Avec l’eau
Quand la tradition initiatique parle des deux « principes masculin et féminin », elle ne désigne pas des hommes ou des femmes, des personnes dans leurs attributions sociales, familiales, conjugales, domestiques, ni dans leur orientation sexuelle.
Elle parle de deux fonctions qui s’exercent dans le monde sous toutes sortes de formes : le plein qui se projette et se donne ; le vide qui reçoit ce don et le fait fructifier. Loin d’être rigides, ces deux fonctions se relaient et jouent avec une grande souplesse.
On entend donc par « masculin » tout rôle émissif, et par « féminin » tout rôle réceptif. De même, à chaque étape d’un dialogue :
Et à une plus vaste échelle :
Les religions ont souligné cette dimension cosmique :
Dès lors, si dans la société on veut attribuer à l’homme et à la femme leur juste place, il faut considérer que leurs domaines sont à la fois distincts, merveilleusement complémentaires et de valeur équivalente. La place est d’ordre matériel, dit Omraam Mikhaël Aïvanhov, mais la valeur, elle, est d’ordre spirituel.
Une civilisation digne de ce nom met en œuvre tous les meilleurs moyens pour discipliner, apprivoiser, maîtriser les comportements instinctifs, et donner aux forces brutes de la nature humaine des manifestations plus raffinées, plus épanouissantes.
Historiquement les religions, les courants spirituels ont joué un rôle civilisateur important, en mettant l’accent sur le respect d’autrui, en particulier sur une idéalisation dans le domaine de l’amour.
Le ton sévère de cette analyse ne doit pas étonner. Un vrai maître spirituel est un pédagogue exigeant. Il est arrivé à un désintéressement absolu qui l’autorise à décrire sans complaisance les conduites humaines.
Mais son but est surtout de proposer un chemin ascensionnel.
Comment un enseignement initiatique considère le corps et les organes sexuels :
Et les personnes elles-mêmes :
L’union d’amour comme source de radiations lumineuses dans l’invisible
Au-delà du plaisir, les amoureux sont à la recherche de quelque chose d’essentiel, d’indéfinissable :
C’est ce rattachement de la conscience au monde des principes éternels qui donne un sens exaltant à la rencontre des hommes et des femmes.
Gratitude
Nécessaire connaissance d’une nature inférieure et d’une nature supérieure dans l’être humain.
Les enseignements initiatiques ont indiqué la présence dans le corps humain d’innombrables conduits subtils par où les énergies sexuelles peuvent circuler partout et remonter jusqu’au cerveau. Les sages, les yogis, les médecins en Inde les ont appelés « nadi ».
Lors de cette fusion fluidique qu’est l’union sexuelle, les énergies qui passent d’un être à l’autre peuvent donc être dirigées pour aller alimenter les centres cérébraux. Le but, alors, n’est pas tant le plaisir qu’un véritable travail conscient de construction, d’édification mutuelle, qui s’épanouira en bonheur et en lumière.
L’amour d’un couple est évidemment une histoire qui lui appartient.
Cependant, les pères et les mères sont impliqués et participent dans une aventure, un devenir beaucoup plus vaste qu’eux-mêmes.
La conception consciente d’un enfant est un moment si important ! Des causes se mettent en place. La naissance et l’existence entière en seront somme toute des conséquences.
La pensée des parents au moment de la conception sera positive et joyeuse : imaginer que leur enfant aura toutes les plus belles qualités et le souhaiter ensemble, en conjuguant harmonieusement leurs deux énergies, masculine et féminine.
Ainsi, dans un échange de confiance mutuelle, le couple peut choisir un moment où tout est paisible, harmonieux, lumineux, aussi bien dans sa relation d’amour que dans l’ambiance collective et dans la nature environnante.
Un Maître spirituel éclaire, appelle, invite, il ne contraint jamais. Chacun est libre de ses choix.
Pour quelle raison alors proposer des buts inaccessibles ?
Tout choix moral ou éthique dépend évidemment de la façon dont on conçoit la vie et la mort.
Les Occidentaux, qu’ils soient chrétiens ou non, ont coutume de dire : « on n’a qu’une vie », ce qui explique pour une grande part leur mentalité et leur culture. Mais depuis quelques décennies, ils se familiarisent avec la vision du monde orientale de la réincarnation. D’après la réincarnation, la fin d’une existence sur terre n’est pas la fin de la vie ni le terme de l’évolution terrestre.
Qu’elle soit objet de croyance religieuse ou système philosophique, la réincarnation est perçue comme une hypothèse sérieuse et féconde par les personnes qui aiment tirer des leçons de leurs propres expériences et qui se fient à l’intuition au moins autant qu’à l’intellect.
La réincarnation est mentionnée implicitement dans certains passages des Évangiles qui, sans cette clé, resteraient incompréhensibles : l’aveugle-né (« est-ce lui qui a péché, ou ses parents ? ») ; « Qui dit-on que je suis ? » ; « Élie est déjà venu et ils l’ont traité comme ils ont voulu »…
Mais pour ceux qui ne connaissent pas les Évangiles, il existe un autre Livre plein d’enseignements :
Même si la science officielle trouve que le raisonnement par analogie n’est pas valable parce qu’irrationnel, c’est cependant par analogie entre l’image et le sens que fonctionnent notre subconscient, nos rêves, notre imaginaire et tous les domaines du psychisme régis par l’intuition, les arts et toutes les inventions…
Une autre analogie, encore plus proche de notre vécu quotidien :
Sauf dans la mémoire des cœurs aimants, tout ce qui fait la personnalité humaine est appelé, chacun le sait, à disparaître – ou plutôt d’après la science initiatique, à se dissoudre pour être plus tard recomposé : le corps physique, lorsque sa vitalité éthérique le quitte ; mais aussi le corps émotionnel ou corps astral ; et le corps mental.
Au-delà de ces trois corps mortels, situés « plus haut » c’est-à-dire faits d’une matière encore plus subtile, se trouvent en chaque être humain trois autres corps supérieurs comme les qualifie la tradition spirituelle.
Ces trois corps, qui représentent en nous la haute sagesse, l’amour sublime et la puissance spirituelle, sont inaccessibles aux cinq sens et à l’intellect, connaissables seulement par l’intuition ou la plus pure clairvoyance.
Ils existent, pleinement constitués dans les régions qui sont les leurs ; mais pour nous ils sont encore à l’état de potentialités, en attendant que notre conscience s’élève pour s’unir à eux. Leur trinité forme notre âme immortelle. Ils sont comme des terres fertiles, inexplorées, que nous sommes appelés à faire verdoyer, fleurir et fructifier.
Un maître spirituel explique quel travail conscient on peut faire pour donner suite à ces impressions merveilleuses : en imaginant qu’on forme en soi ces corps immortels, ou qu’on les attire en soi ou, ce qui revient au même, qu’on s’élève jusqu’à eux. Par exemple le corps bouddhique :
C’est avec ces corps sublimes que l’on entrera dans l’immortalité, dans la communion des saints, sur la vraie Terre des Vivants.
Parfois seules des paroles voisines du silence peuvent nous consoler.
Depuis quelques décennies, les Occidentaux sont de plus en plus nombreux à envisager la crémation plutôt que l’inhumation. Quels éléments la science initiatique peut-elle apporter pour éclairer leur choix ?
Donc afin de faire un bon choix, pour soi-même ou plus rarement pour un proche, il est préférable de considérer si la personne concernée était préparée ou non à un détachement rapide des liens terrestres.
Et, d’un point de vue plus général :
Les gens disent souvent : « On aimerait bien savoir ce qui se passe de l’autre côté, mais personne n’est jamais revenu nous le dire. »
Dans les années 1960, le Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov a raconté en conférence une histoire vécue par un ancien soldat. À cette époque, les magazines et les médias ne parlaient pas encore des Near Death Experiences (NDE), ces expériences à la lisière de la mort que traversent d’assez nombreuses personnes lors d’un coma accidentel ou thérapeutique. Leurs récits de départ puis de retour dans le corps ont d’abord suscité des moqueries. Mais aujourd’hui, devant le nombre de ces récits et leurs concordances, les milieux scientifiques se demandent si l’hypothèse d’une survie de la conscience au-delà de la mort n’est pas à étudier de plus près.
Ces expériences, rapportées par de multiples personnes, font l’objet de nombreuses publications et ne peuvent être mises en doute, mais dans la plupart des cas :
Le détachement du corps physique n’est pas toujours chose facile. La façon dont la personne a vécu prend alors tout son sens.
Ces souffrances sont passagères : l’âme est obligée, un temps, pour comprendre et se purifier, de supporter les conséquences de la façon dont elle a vécu.
Mais le Maître rejette la doctrine d’un Enfer éternel. Avoir terrorisé d’innombrables générations de chrétiens sous prétexte de les assagir ?… Non, la miséricorde divine agit de telle sorte que toutes les âmes à la fin des temps seront éclairées et sauvées.
La vie nous demande perpétuellement d’inventer de nouvelles solutions.
L’existence corporelle, ses évènements, ses péripéties imprévues sont la matière de nos apprentissages : il y a toujours cent choses à comprendre, à apprendre.
Force et jeunesse éternelle, n’est-ce pas ce que tout le monde cherche, ce qui est à conquérir ?
L’existence nous place donc parfois devant des choix difficiles, des dilemmes qui nous troublent profondément, et il s’agit d’abord de retrouver un état de paix intérieure.
En appelant la lumière, on sera aidé de façon étonnante.
La réponse peut venir aussi comme un mot, une phrase qui résonne en nous avec douceur.
Mais ces moments d’épreuve, d’incertitude, de choix, même s’ils sont douloureux, portent en eux une grandeur inoubliable, parce qu’ils exigent de nous de sentir où sont les valeurs essentielles dans la vie.