Certains esprits « forts » en Occident ont pris l’habitude d’ironiser sur le mot gourou, mais est-il sûr que cela mette en valeur leur intelligence, leur ouverture aux autres cultures du monde ? « Guru » est un terme sanscrit qui signifie « plein, pesant, lourd », au sens où l’on parle en français d’un homme de poids, le contraire d’une personne frivole, légère, insignifiante ; c’est un être qui a une pensée, une parole et une action consistantes, substantielles, fiables.
Pourquoi la relation de maître à disciple est-elle émancipatrice ? Parce que le maître spirituel ne cherche qu’à partager sa plénitude, non à dominer, subjuguer, embobiner, asservir. Son but est désintéressé : il indique une voie idéale et il aide à la parcourir, jusqu’au jour où l’élève, comme un enfant bien-aimé, devient adulte et où l’oisillon peut voler de ses propres ailes.
Et même, plus profond et plus vital est le rôle d’un Maître :
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Voici rassemblés ci-après plusieurs témoignages émouvants de disciples sur leur première rencontre avec celui qu’ils allaient appeler Maître. Par une intuition instantanée, qui n’appartient pas à tout le monde, au premier regard ils ont su que cet être apparu subitement dans leur existence était digne de leur confiance et serait quelqu’un d’essentiel pour leur évolution.
Ces témoignages d’anciens ont une place première dans le narratif de la Fraternité blanche universelle. Les autres voies spirituelles authentiques sentiront que notre gratitude à l’égard de notre guide n’est ni fanatique ni prosélyte : elle s’adresse à l’essence universelle du guide, qui est un Père, un Frère aîné, un Ami. Car il règne une parfaite communion entre tous les vrais maîtres et fondateurs spirituels pour mener leurs enfants vers la lumière.
Homme de cœur, d’émotion, d’enthousiasme, esprit cultivé, épris de science autant que d’utopie, désireux de voir la terre enfanter un monde nouveau, Pierre Renard a été l’auteur de plusieurs livres au ton énergique et poétique.
Jeune fille simple au cœur pur, Giselle vivait de difficiles épreuves familiales et matérielles. Pendant la guerre de 1939-45, où toutes les réunions étaient interdites, elle n’avait qu’une hâte : rencontrer « Frère Michaël », ce guide spirituel dont on lui avait parlé. Cette rencontre, sans faire cesser les épreuves, lui donna la force de l’esprit pour les alléger.
Son intuition l’a toujours guidée sur la voie de la confiance et la fidélité au Maître.
Très musicienne, elle est restée toute sa vie l’une des chefs de chœur de la Fraternité, aussi modeste que compétente.
Maurice Rivoallan a 22 ans quand il rencontre le Maître à Paris en décembre 1941. Après une adolescence marquée par des pertes et des maladies familiales, devenu mécanicien en construction aéronautique, il a été enrôlé dans la « drôle de guerre » de 1940, puis, sorti indemne d’un bombardement, il a été démobilisé. Intuitif, mystique, intéressé par la voyance et la médiumnité, il est mis en relation avec un petit groupe de disciples…
Cinq décennies plus tard, dans une interview audio, il raconte ses souvenirs avec spontanéité.
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Jean Kruger raconte avoir rencontré Svezda chez des amis communs en 1935 : il a été intéressé à la fois par sa réflexion de scientifique sur l’évolution de l’humain parmi les espèces vivantes, et par ses perceptions intuitives de médium parfaitement sensée et équilibrée.
Homme droit et intègre, premier président de l’association Fraternité Blanche Universelle, il a été l’un des piliers stables et fidèles de la Fraternité pendant les difficiles années 1940, puis au long des décennies suivantes.
Six mois après son arrivée en France, le disciple du Maître Peter Deunov « Frère Mikhaël » sait déjà assez le français pour commencer à parler de l’Enseignement de son Maître devant un public parisien. Dans la Salle de conférences du Luxembourg, 2 place de la Sorbonne, il donne sa première « causerie » : « Qu’est-ce que la seconde naissance ? » Ce soir-là Jean Jahan, pilote de course à l’âme de poète, ainsi que son épouse Raymonde, s’apprêtent à faire partie de l’auditoire.
Tous deux seront jusqu’à la fin de leur vie de fidèles disciples, amis et soutiens du Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov.
Andrée Giraud, alors comédienne d’une nature très sensible, âme assez tourmentée à cette période-là, a été invitée chez une amie (Stella) pour rencontrer « un disciple du Maître Peter Deunov » de passage à Paris.
Elle est chez elle et attend le moment de partir chez son amie.
Lorsque, à la demande de son Maître, Mikhaël disciple de Peter Deunov arrive à Paris en juillet 1937, une personne va la première l’accueillir avec une totale générosité : Stella Bellemin (Svezda en bulgare signifie : étoile). Elle lui offre les possibilités matérielles de commencer son œuvre et de réussir sa mission. Toute la vie, elle restera sa disciple inconditionnellement stable et fidèle.
Stella en 1937 revenait d’un voyage aux monts de Rila en Bulgarie, où elle avait été reçue par le Maître Peter Deunov. Là, elle avait eu une vision de saint Pierre et saint Jean, celui-ci comme un être tout de lumière et de douceur. Mais elle ne s’attendait pas à faire une semblable rencontre…