La réincarnation

Comme les échanges se multiplient aujourd’hui entre les cultures et les religions, presque tout le monde a entendu parler de la philosophie orientale de la réincarnation. Et les occidentaux, en admettant ou adoptant cette vision du monde, commencent à se délivrer de certaines sujétions, de certaines peurs – la mort, l’enfer -, de certaines révoltes devant les inégalités, la souffrance ou le destin.
Beaucoup de gens cessent de croire que la vie est absurde, ils comprennent désormais que les pensées, les sentiments, les actes entraînent des conséquences déterminées : ainsi on est soi-même, individu ou collectivité, l’artisan de son bonheur ou de son malheur.
C’est un grand pas en avant vers la responsabilité et la dignité humaines.

Les injustices apparentes reçoivent une explication
On rencontre dans la vie des êtres en bonne santé, beaux, intelligents, riches, qui bénéficient des meilleures conditions et réussissent tout ce qu’ils entreprennent, et d’autres au contraire tellement déshérités que, quoi qu’ils fassent, ils vont d’échec en échec. Quelle est l’origine de cette inégalité de conditions ? Beaucoup de gens sont choqués souvent par ce qui semble être véritablement une injustice du destin.
Si vous interrogez les scientifiques sur la raison de ces inégalités, la majorité vous dira qu’elles sont le fait du hasard.
Et si vous allez trouver des prêtres, des pasteurs, ils vous répondront que c’est la volonté de Dieu.
Quelquefois ils vous parleront de la prédestination et de la grâce, mais cela n’ajoute qu’une injustice de plus. De toute façon, dire « c’est la volonté de Dieu », n’est pas très différent de dire que « c’est le hasard »…
… Non, en réalité, il y a une explication à toutes les injustices apparentes de la vie : c’est la loi de la réincarnation. Et l’Église ne s’est pas rendu compte qu’en niant cette loi, elle a présenté le Seigneur comme un véritable monstre.
L’explication, c’est qu’à l’origine Dieu nous a tout donné, mais Il nous a donné aussi la liberté, et c’est de cette liberté que nous nous sommes servis pour faire des expériences coûteuses. Alors, le Seigneur qui est généreux, patient, nous laisse faire, en disant :
 » Ce sont mes enfants. Les pauvres, ils souffriront, ils se casseront la tête, mais cela ne fait rien, car je leur donnerai encore mes richesses et mon amour. Ils ont de nombreuses réincarnations devant eux… Ils apprendront et ils s’assagiront. »
Donc, Il nous a laissés libres, et maintenant tout ce qui nous arrive de mauvais est de notre faute, nous l’avons mérité. Et tout ce qui nous arrive de bon, nous l’avons aussi mérité, c’est le résultat de nos efforts dans les incarnations antérieures…
… La connaissance de cette loi de la réincarnation est aussi un des fondements de la morale. Tant qu’on n’a pas éclairé les humains sur cette loi des causes et des conséquences qui continue à agir d’une existence sur les suivantes, on peut essayer de les assagir en leur faisant tous les sermons que l’on veut, cela ne sert pas à grand-chose, ils ne changent pas. Et non seulement ils ne changent pas, mais ils se révoltent en s’estimant victimes de l’injustice sociale, ils jalousent et combattent ceux qu’ils trouvent plus privilégiés qu’eux, et ils ne font ainsi que compliquer la situation. Mais celui qui sait que les difficultés et les épreuves qu’il rencontre dans cette existence sont le résultat de ses transgressions passées, non seulement accepte ces difficultés, mais il se décide à travailler pour le bien, afin d’améliorer ses incarnations futures.

 

Extrait de la Collection Izvor n° 202, chap. VIII
La foi provient d’expériences des vies passées
Pourquoi croire en Dieu est-il pour certains une évidence, et pour d’autres pas du tout ? L’explication est simple : à sa naissance, chaque être humain vient sur la terre avec la somme des expériences qu’il a faites dans ses précédentes incarnations. Ce qu’il a étudié, vérifié dans ses existences antérieures s’est enregistré dans son âme et apparaît dans celle-ci comme intuition du monde divin. S’il reconnaît maintenant l’existence de son Père céleste, c’est qu’il a depuis longtemps déjà été avec Lui, il a communié avec Lui, et il en a été marqué par des empreintes si puissantes qu’il ne peut pas douter : il sait. La foi est donc un savoir fondé sur une expérience. Celui qui, au cours de ses incarnations antérieures, a fait des expériences dans les régions inférieures de son être tire de ces expériences des conclusions qu’il prend évidemment pour la vérité. Et celui qui a fait des expériences dans les régions supérieures de l’âme et de l’esprit, tire lui aussi des conclusions, mais ces conclusions sont évidemment différentes.

 

Pensées Quotidiennes 2004, 23 août
La réincarnation exclut le chauvinisme et le fanatisme
Un pays est comme un fleuve où se rencontrent pour un certain temps des âmes d’une grande diversité, qu’un décret de la destinée a fait précisément descendre dans ce lieu : certaines viennent déjà de ce pays, mais la plupart viennent d’ailleurs. C’est pourquoi lorsque certains, au nom de l’amour pour la patrie, se croient justifiés de mépriser d’autres pays ou même de les haïr, ils ne se doutent pas, les pauvres ignorants, que dans une autre incarnation ils ont été citoyens de ces pays et qu’ils tenaient les mêmes raisonnements stupides et bornés à l’égard de la patrie qu’ils veulent maintenant défendre !… Un pays n’est notre patrie que pour cette incarnation. Combien de Français ont détesté l’Allemagne ou l’Angleterre sans penser que dans une incarnation précédente, ils étaient Allemands ou Anglais et qu’ils avaient alors détesté la France !… Cette loi est la même pour les pays du monde entier et elle vaut aussi pour les religions. Combien de chrétiens haïssent les juifs ou les musulmans, sans imaginer une seconde que, dans une autre incarnation, ils ont été eux-mêmes juifs ou musulmans ! Et la même chose pour les juifs et les musulmans… Appartenir à un peuple ou à une religion est toujours une expérience limitée dans le temps.

 

Pensées Quotidiennes 2001, 28 janvier
Mieux valait éclairer que d’inspirer la crainte
Jusqu’au sixième siècle, les chrétiens croyaient à la réincarnation, comme les Juifs, les Égyptiens, les Hindous, les Tibétains, etc… Mais sans doute les Pères de l’Eglise se dirent-ils que cette croyance faisait traîner les choses en longueur, que les gens n’étaient pas pressés de s’améliorer, et ils voulurent donc les pousser à se perfectionner en une seule vie en supprimant la réincarnation. D’ailleurs, peu à peu, l’Eglise inventa des choses tellement affreuses pour les effrayer, qu’au Moyen-Âge on ne croyait plus qu’aux diables, à l’Enfer et aux châtiments éternels. On a donc supprimé la croyance en la réincarnation afin que les gens s’améliorent par la peur et par la crainte, mais non seulement ils ne se sont pas améliorés, mais ils sont devenus pires… et ignorants par-dessus le marché ! C’est pourquoi il faut reprendre cette croyance, sinon rien n’est au point : la vie est insensée, le Seigneur est un monstre, etc…

 

Extrait des Oeuvres Complètes – Volume 12, chap. VIII

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