Éclairer.
Pour un enseignement spirituel, concernant l’amour et la sexualité l’important est d’éclairer. Non de légiférer, décréter, interdire, brimer ; ni d’informer sur des processus et des techniques ; ni d’inciter à tout expérimenter pour avoir le plus de plaisir possible.
Éclairer, cela implique de transmettre une sagesse préalable, millénaire, une connaissance de la structure de la nature humaine, mais aussi de connaître l’immense diversité des êtres humains. Cela implique une compréhension, une sympathie qui se manifeste comme impartialité et respect pour chaque personne là où elle en est. Si on veut le bonheur et la liberté des êtres, on ne peut pas établir/imposer une règle de conduite générale en matière de sexualité. Chacun est à un stade d’évolution qui lui est personnel. Cependant une spiritualité peut éclairer la route.
Car il y a une route à prendre, un chemin d’évolution. Il n’est pas question de stagner, de croire qu’on sait tout sur cet immense domaine, l’amour et la sexualité, et qu’on se conduit déjà d’une façon parfaite. Il y a toujours à progresser dans ses conceptions et ses comportements. Il existe une voie qui mène de l’esclavage du désir de jouissance égocentrique vers le respect conscient et émerveillé de la personne aimée. Et ensuite, de l’émerveillement au don d’une lumière, ce qui est un stade ultérieur à découvrir.
Pour le présent, à l’heure où l’industrie et le commerce des pratiques érotiques et pornographiques s’emparent de l’opinion et se banalisent jusque dans les sphères officielles, jusque dans les directives scolaires, il importe de rappeler que le sentiment d’amour est la source sacrée de la sexualité.
Si inventive, ludique ou sophistiquée soit-elle, la sexualité pratiquée sans amour sera ressentie tôt ou tard comme un appauvrissement, une misère individuelle et une catastrophe sociétale. Car Vénus triviale entraîne Mars brutal. Pourquoi les statistiques de police relèvent-elles de plus en plus de violences sexuelles, de coups, de meurtres, de viols de femmes et pire, d’enfants ?… Si la sexualité n’est pas apprivoisée, éduquée, maîtrisée, adoucie, c’est toujours les plus faibles qui seront les victimes. Quant aux plus forts, ils seront victimes d’une autre façon. Tout le monde victime, est-ce un idéal enviable pour une société ?
Éclairer, éclairer…
À la question que se sont posée des générations de fidèles dans certaines religions : L’amour sexuel, c’est bien ou c’est mal ?, la sagesse bienveillante d’un enseignement ésotérique répond avec simplicité :
« Plus haut » cela veut dire : dans des expressions de plus en plus délicates, des échanges de plus en plus subtils.
Par-delà le plaisir il y a donc un chemin ascensionnel vers l’Amour. Les amoureux sans le savoir sont à la recherche de quelque chose de merveilleux, d’indéfinissable :
L’amour apporte un lien harmonieux avec le monde des Principes éternels :
Gratitude !…
Mystérieuse nourriture qui comble la faim de l’âme et la soif de l’esprit.
« Ma tâche, dit Omraam Mikhaël Aïvanhov, est de vous présenter aussi la sexualité à la lumière de la science initiatique. » C’est un sujet important aux yeux d’un maître spirituel. Les Églises ont souvent laissé ce sujet dans l’ombre ; la famille, l’école, la médecine le traitent avec plus ou moins de pudeur, de sincérité, d’impartialité. La psychanalyse au XXème siècle en a dévoilé les profondeurs utilement, parfois aussi dangereusement.
La science initiatique accorde une valeur divine à la vie : les organes sexuels qui sont les transmetteurs de la vie sont considérés comme sacrés. Lorsqu’on souhaite étudier les dimensions spirituelles de l’existence, il est fondamental de considérer la sexualité avec justesse, sincérité, et avec respect.
Notre compréhension du monde et même notre bonheur dépendent de l’opinion que nous avons sur les choses, les êtres, de quelle façon nous les considérons.
Et cette beauté dont parle le Maître Omraam, bien plus qu’une harmonie des formes, c’est la révélation d’un sens, d’un rayonnement, d’une présence divine cachée derrière la forme.
Une civilisation digne de ce nom met en œuvre tous les meilleurs moyens pour discipliner, apprivoiser, maîtriser les comportements instinctifs, et donner aux forces brutes de la nature humaine des manifestations plus raffinées, plus épanouissantes.
Historiquement les religions, les courants spirituels ont joué un rôle civilisateur important, en mettant l’accent sur le respect d’autrui, en particulier sur une idéalisation dans le domaine de l’amour.
Le ton sévère de cette analyse ne doit pas étonner. Un vrai maître spirituel est un pédagogue exigeant. Il est arrivé à un désintéressement qui lui permet de décrire sans complaisance les conduites humaines.
Mais son but est de proposer un chemin ascensionnel :
Quand la tradition initiatique parle des deux principes masculin et féminin, elle parle de deux énergies qui agissent dans le monde sous toutes sortes de formes : le plein qui se projette et se donne ; le vide qui reçoit ce don et le fait fructifier. L’expression ne désigne pas spécifiquement des hommes et des femmes, des personnes dans leurs attributions sociales, familiales, conjugales, domestiques, mais dans leur fonction archétypale, qui implique leur complémentarité.
Les religions ont souligné cette dimension cosmique de l’union des deux principes :
On entend donc par « masculin » tout rôle émissif, et par « féminin » tout rôle réceptif. Loin d’être attribuées une fois pour toutes, ces deux fonctions se relaient et jouent avec une grande souplesse jusque dans la vie quotidienne. Les polarités peuvent ou doivent même devenir interchangeables dans l’action pour qu’un bon travail se fasse.
De même, à chaque étape d’un dialogue entre deux personnes :
Et pour revenir à une plus vaste échelle, celle du soleil et de la terre :
Ainsi, tout fruit, toute fructification, toute existence et même toute œuvre, est l’enfant d’un pôle émissif, source d’énergie, et d’un pôle réceptif qui accueille cette énergie, la forme et la façonne.