« C’était toujours d’inspiration que parlait Frère Mikhaël. Ses conférences étaient en fait des conversations libres, au cours desquelles il répondait par intuition aux diverses questions que se posait l’auditoire sans les formuler.
… Ces paroles n’avaient rien de commun avec le style occidental. Il s’exprimait en un langage très simple, direct, avec des mots que tous connaissent. Il était visible que leur dessein était de rendre accessible à tous les vérités spirituelles, voilées d’ordinaire sous un langage académique inaccessible à la foule. Sans fard ni ambition de paraître sans « être », Frère Mikhaël abordait tous les sujets avec simplicité, se laissant aller à parler comme on pense en soi-même, à manifester la vie sous toutes ses formes : mentales, sentimentales et volontaires, passant de l’une à l’autre sans effort, totalement libéré de tout préjugé quant à la manière de s’exprimer et à la nécessité de s’assurer un prestige quelconque devant son auditoire.
…
En outre, Frère Mikhaël, tel un conteur oriental, possède l’art d’émailler ses causeries d’anecdotes savoureuses, toujours adaptées à ce qu’il veut faire comprendre. Ce qui fait passer alternativement son public d’un état de concentration intellectuelle à un état sentimental et détendu ; si bien qu’on ne se lasse pas de l’écouter : le cerveau (la compréhension) se repose dans le rire. »